Visite guidée du Lac de Naussac avec Michel Assénat, militant contre le barrage de Naussac, le 7 juin

Au milieu des années 1970 la Loire est menacée par un grand projet d’aménagements du fleuve. Plus de 50 projets de retenues ou barrages sont connus. Bien sûr il y a Serre de la Fare sur la Loire, le Veurdre sur l’Allier, Chambonchard sur le Cher, mais il y eu aussi Naussac.

 En 1976 la lutte contre le barrage de Naussac est très forte, Michel Assénat dont les parents possèdent une exploitation agricole au Mas d’Armand, juste en limite de la côte maximale de la retenue est fortement mobiliser pour lutter contre l’ennoiement de la vallée.

Il nous raconte, la brutalité de l’expropriation des habitants de la vallée et est encore durement touché et blessé par ce combat perdu, plus de 40 ans après la mise en eau du barrage, et qui a englouti plus de 1 100ha sur 6 communes et près de 70 habitations.

Abandonnant sa carrière d’ingénieur chez Michelin et reconverti en agriculteur pour reprendre la ferme familiale, il est la mémoire des villages disparus et un livre ouvert sur l’histoire de Naussac qu’il a largement documenté grâce à ses photos (comme lors de la vidange de 2005), témoignages et expositions[1].

Lors de la visite SOS Loire Vivante et la vingtaine de participants ont pu découvrir les différents ouvrages qui composent Naussac, notamment la queue de retenue sur le Donozau, la prise d’eau gravitaire sur le Chapeauroux et son seuil de 6mètres de haut, le barrage poids de 50mètres de hauteur, la tour de prise d’eau, l’usine de pompage turbinage et la vanne jet creux qui permet de restituer les eaux de la retenue. L’ensemble ayant été mis en service en 1983.

Michel avec les courbes de remplissage-destockage à l’appui pointe le surdimensionnement de l’ouvrage, et l’accaparement inutiles de terres agricoles. Depuis toujours (sauf lors de la mise en service et année exceptionnelle) l’ouvrage peine à se remplir et un déstockage annuel trop important condamne le remplissage l’année d’après. D’ailleurs dès 1997, une dérivation dans l’Allier avec une usine de pompage-turbinage a été mis en place car l’apport moyen annuel dans la retenue était insuffisant pour en assurer le remplissage chaque année. Aujourd’hui la capacité de stockage maximale de la retenue est de 185Mm3 (en 2013, la côte maximale de la retenue a été abaissée de 944.5 pour pouvoir faire face à une crue décamillénale (au lieu de la côte 945 et les 190 Mm3), dont environ 42 Mm3 proviennent du Chapeauroux.

L’ouvrage de Naussac soutien le débit d’étige de l’Allier afin de répondre aux demandes pour le refroidissement des centrales nucléaires sur la Loire, l’irrigation dans la plaine de l’Allier. En moyenne entre 60 et 85 Mm3 sont lâchers tous les ans. Depuis 2007 une redevance pour service rendu est due par les usagers prélevant de l’eau, notamment les collectivités au titre de l’alimentation en eau potable, les irrigants, les industriels (dont EDF). 

[1] Actuellement une exposition est sur l’histoire de Naussac, le lutte, les villages disparus et un travail avec les écoles est visible jusque début juillet dans le hall de l’Hôpital de Langogne.

 
Reservoir de Naussac, 7 juin 2025 à 97% rempli ©Corinne Ronot – SOS Loire Vivante
Michel Assénat, explique les différents ouvrages d’art créé pour créer la retenue de Naussac ©Corinne Ronot – SOS Loire Vivante
Prise d’eau du Chapeauroux ©Corinne Ronot – SOS Loire Vivante
Usine de pompage turbinage au pied du barrage de Naussac ©Corinne Ronot – SOS Loire Vivante